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vendredi 25 novembre 2016

La conjuration de Göttingen de Jérôme Legras

Juin 1954. 
On retrouve le corps sans vie du bibliothécaire adjoint de l'université Princeton, William Wein. Avant de mourir, avec son sang, il parvient à tracer sur une stèle la lettre epsilon. Le chef adjoint de la police locale, Michael Rumford, est chargé de l'enquête. Mais celui-ci, épaulé par l'inspecteur Bill Barlowe, va découvrir peu à peu que ce meurtre n'a rien d'un crime de routine... En se rapprochant de physiciens allemands ayant fui le nazisme, les deux enquêteurs se trouvent mêlés à d'anciens complices de la Wehrmacht comme à de fervents tenants du maccarthysme. 
Albert Einstein a-t-il plagié un article d'Henri Poincaré sur la découverte de la relativité ? Edgar Hoover, le patron du FBI, cherche à faire chanter le physicien pour s'assurer qu'il cessera de s'opposer publiquement à la bombe H. Espionnage industriel, soupçons d'amitiés communistes, guerres entre scientifiques sur fond de rideau de fer, Michael Rumford n'est pas au bout de ses peines.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :


Un bon policier mêlant physique nucléaire, complots, crimes, espionnage et qui nous amène à réfléchir sur la propension de l’humanité à chercher tous les moyens possibles d’auto-destruction…
L'intrigue principale, que mène Rumford sur le meurtre du bibliothécaire, se déroule en 1953 (au moment du procès et de l'exécution des époux Rosenberg). On nage donc en pleine Guerre Froide, en plein essais nucléaires avec les relents de l’apocalypse d'Hiroshima, de Nagasaki et de course à l'armement nucléaire.
L'auteur joue sur les aller-retour historiques entre le début des recherches nucléaires allemandes du début du XXe siècle , les découvertes ultérieures américaines en physique et l’enquête qui nous préoccupe.
On tente de reconstituer les pièces du puzzle et ce n’est pas évident non pas tant à cause des sauts chronologiques mais de par la multiplication des thèmes : si bien qu’on se dit qu'un peu de tri aurait été le bienvenu....
En effet, à la chasse aux sorcières des communistes par le sénateur McCarthy et aux angoisses de la guerre froide s'ajoutent les agissements d'un ancien SS illuminé toujours en quête d'une mythique cité aryenne, les manipulations d’opinions et celles scientifiques liées à la fabrication de la bombe H , un vol d’uranium et des secrets d'Etat inavouables datant du début du siècle.
En découle une intrigue sympathique, et même si le lecteur sait très vite qui est le tueur, le motif du crime nous en est caché jusqu’à la fin.
L'envers du décor que découvre Michael Rumford permet de voir sous un jour nouveau l'histoire de l'arme atomique.

Note : 14/20

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