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vendredi 29 septembre 2017

Whiskey Tango Foxtrot de David Shafer

Le Comité, réseau international d’industriels et de magnats des médias, s’apprête à privatiser les données du monde entier. 
Une organisation utopiste souterraine, Dear Diary, tente de contrer ces sombres desseins. Dans cette bataille secrète débarque un trio improbable : Leila, travailleuse humanitaire chargée par une ONG en mal d’idées de sponsoriser des projets féministes au Pakistan ; Leo, rentier dysfonctionnel doublé d’un jean-foutre, fumeur de joints et bizarrement doué pour le job d’assistant maternel ; et Mark Deveraux, gourou bidon en développement personnel, juste assez lucide pour ne pas gober lui-même les formules creuses qu’il enfile comme des perles dans ses publications pour gogos. Si demain les hommes ont encore droit à une vie privée, c’est peut-être à eux qu’ils le devront…
Thriller pop parano dans l’esprit de William Gibson et de Chuck Palahniuk, "Whiskey Tango Foxtrot" habille de loufoquerie déjantée, d’humour noir et de poésie une réflexion sur les big data et la privatisation en marche de nos vies.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :

Thriller pop parano qu’il est dit en 4ème de couverture… 
C’est faible… 
Comme pour tout roman qui sort indéniablement des sentiers battus, on adhère ou n'adhère pas à l'univers proposé. 
Pour ma part , c’est non, malgré cette intrigue qui joue sur les codes du roman noir avec en plus un côté déjanté bien prononcé. 
Je n’ai pas aimé du tout.

Pas de note 

Le noël du commissaire Ricciardi de Maurizio de Giovanni

Après les « Saisons » du commissaire Ricciardi, Maurizio de Giovanni entame un nouveau cycle, celui des « Festivités ». «Le Noël du commissaire Ricciardi» ouvre ce cycle avec une histoire située au moment de Noël dans la Naples des années 1930. Le commissaire Ricciardi et son fidèle adjoint le brigadier Maione doivent découvrir l'auteur du meurtre d'Emanuele Garofalo et de son épouse. Membre de la milice fasciste, Garofalo était chargé de la surveillance du port. Mais c'était un arriviste sans scrupules qui avait usurpé la place d'un collègue en le calomniant. Nombreux sont ceux qui avaient des raisons de lui en vouloir. Une enquête compliquée pour le commissaire qui, heureusement, va pouvoir compter sur l'aide du prêtre don Pierino; le pragmatisme de ce dernier et sa science d'historien sur la tradition des crèches napolitaines lui sera d'un précieux secours.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :


Manrizio donne vie à un lieu et une époque roman historique circonscrit à un lieu bien particulier : Naples 1931 avec en toile de fond la montée de fascisme. La Naples populaire, ses goûts, ses odeurs, ses bruits et ses traditions que de Giovanni incarne dans ses livres avec un formidable talent. Belle documentation. On se régale dans cette enquête autour du meurtre d’un membre de la milice et de sa femme. Je ne dirai donc rien sur cet ouvrage sinon que c’est la belle découverte de l’été. Eh oui. Il y a plusieurs ouvrages dont le premier est l’hiver du commissaire Riccardi. 

Il faut commencer par le premier ouvrage de cette série pour vraiment comprendre la philosophie de cet enquêteur. Ce que je viens de faire juste après la lecture de celui-ci. Dommage. Vient ensuite le printemps, l’été etc…

Note : 16/20

Nocturne au Louvre de Brigitte Joseph-Jeanneney

L'action se situe au musée du Louvre, qui vient d'acquérir sa Grande Pyramide. Nous sommes en 1995. Nicolas Lesur vient d'être nommé directeur de la sécurité. Des phénomènes étranges et criminels, menacent de bouleverser la vie du musée, victime de calamités en série. Néophyte, jouant son avenir, le jeune ingénieur se trouve d'emblée dans l'obligation de se transformer en aventurier. Rumeurs et soupçons enveniment l'atmosphère de huis-clos de la digne institution. Dans ce climat délétère Nicolas entreprend seul une enquête qui s'apparente à une course de vitesse : il lui faut absolument mettre fin à ces désordres avant que les media ne s'en emparent et égratignent l'image de l'établissement. Le lecteur possède alors les clés du musée, convié à l'arpenter de fond en comble. Les coulisses livrent leurs secrets : postes de sécurité, réserves, toitures... Les ouvres se donnent à voir sous un éclairage inhabituel, parfois sous une lumière crue. Il croise aussi des personnages pittoresques, habités par leur vocation, obnubilés par leurs responsabilités : une communicante ficelle, une secrétaire pipelette, un manutentionnaire maladroit, un gardien sujet au vertige, un journaliste pique-assiette. La nuit est en elle-même un personnage de ce roman. Durant ces longues heures nocturnes, le musée est placé sous le contrôle de caméras parfois déficientes, et les rondiers illuminent de leurs torches le moindre recoin suspect, faisant résonner leurs pas sous les voûtes de pierre.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.):


Il s'agit plus dans ce roman de nous décrire le fonctionnement de l'administration du musée du Louvre et plus spécialement du service de surveillance.
 Au gré des rencontres que notre enquêteur Nicolas- lui même fraîchement émoulu directeur du département surveillance- fait avec des restaurateurs ou des conférenciers, on apprend beaucoup sur la génèse de certains tableaux (La Joconde), la façon de peindre de leurs auteurs, et la psychanalyse d'oeuvres  ( Bain turc d'Ingres - Radeau de la Méduse de Gericault)...

Le livre est intéressant en soi mais ce n'est pas un polar. Pas un polar non pas parce qu'il n'y a ni meurtre ni violence, mais parce que l'enquête n'est qu'accessoire et permet à l'auteure de nous décrire, dans un français impeccable, les coulisses du Louvre, vrai héros du livre.

Note : 11/20

jeudi 21 septembre 2017

Dossier Kastor de Catherine Fradier

Une menace inédite : le terrorisme nucléaire.Une enquêtrice spéciale dans les eaux troubles de l'activisme écologiste, du terrorisme d'État et des mouvances radicales? Un thriller dont vous vous souviendrez longtemps.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Laurence G.) :

Un thriller technologique où l'auteur se perd dans des données complexes qui lassent.
Le livre commence à la page 250 !

Note : 12/20

Gymnopédie pour une disparue d'Ahmed Tiab

Boris Sieger est un employé de mairie attaché à sa vie ordinaire. Parfois, il passe la nuit avec le fils de sa vieille concierge. C'est à peu près tout ce qui constitue sa vie sociale jusqu'au jour où il croise Oussama, dit Oussa - c'est plus facile à porter -, un atypique jeune de banlieue parisienne. Boris se découvre grâce à lui un possible frère... parti faire le djihad. Son existence suscite en Boris de nombreuses questions, à commencer par la plus douloureuse : où est-elle passée, cette mère qui l'a abandonné quand il n'était qu'un enfant ? Où est-elle, cette disparue de Honfleur, la ville d'Erik Satie, dont les Gymnopédies semblent rythmer toute cette intrigue ? C'est le début du voyage pour Boris et Oussa, périple qui les mènera jusqu'à Kémal Fadil, un commissaire oranais.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :


Après "Le Français de Roseville" et "Le désert ou la mer" , l’auteur Ahmed Tiab, nous propose avec "Gymnopédie pour une disparue" un étonnant polar peuplé d'êtres au passé compliqué embarqués dans une histoire dont ils ne contrôlent pas grand chose.
D'abord il y a Boris, bisexuel, que sa mère a laissé avant de disparaître à Rose, l'une de ses amies militante féministe. Boris qui a atteint l'âge adulte sans avoir revu sa mère, végète, et travaille dans une petite mairie. Cette vie sans attache semble lui convenir.
Jusqu'au jour où Oussama, jeune musulman sonne à sa porte, et lui montre une photo reçue d'un ami parti faire le Jihad en Syrie. Sur la photo Boris voit son sosie. Indifférent au début, il s'interroge et finit par comprendre que ce jumeau doit avoir un lien avec sa mère.
A partir de ce moment la vie de Boris va basculer et ce qui constituait jusqu'alors l'existence la plus routinière va soudain s'accélérer

Boris se retrouve d’abord à Honfleur, ville d'Erik Satie (dont les Gymnopédies se retrouvent à plusieurs occasions dans le livre), pour ensuite partir vers la Turquie et l'Algérie où il croise le commissaire Kémal Fadil d’Oran… vieille connaissance pour qui a lu les précédents bouquins de l’auteur.
L’auteur nous décrit la réalité des migrants qui ont tenté de se réfugier en Europe, celle des habitants du Moyen-Orient confrontés au terrorisme ainsi que celle des français partis faire le djihad.
En fait, c'est surtout la recherche de Boris, de ses racines, ses origines, accompagné de Mary (rencontrée au début de l'histoire) qui l'a suivi pour le soutenir moralement.

Parallèlement à l'histoire de Boris, on retrouve l'un des personnages récurrent d’Ahmed Tiab, Kémal, qui dirige la police d'Oran. On se délecte de sa relation avec sa mère, sa compagne et les flics avec lesquels il travaillent depuis des années.

A ce titre "Gymnopédie pour une disparue" est un polar efficace aux nombreuses péripéties qui nous montre le coté charlatanesque de la sorcellerie maghrébine, sur fond d'interrogation identitaire.

Note : 15/20

Jeux de miroirs de E.O. Chirovici

Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé "Jeux de miroirs" qui l'intrigue immédiatement. En effet, l'un des personnages n'est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ? Persuadé d'avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l'intrigue, l'agent tente d'en savoir plus. Mais l'auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu'à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d'investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d'un maelström de fausses pistes. Et si la vérité n'était qu'une histoire parmi d'autres ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :

Une des bonnes lecture de l’été. Un moment agréable dans cet imbroglio :amnésie, faux-semblant, manipulation… Trop simple… 1987, rentrée universitaire de Princeton. Richard a de la chance : son nouveau colocataire est une colocataire belle, intelligente et l'élève d'un grand professeur de psychologies cognitive. 
Richard tombe immédiatement amoureux de Laura et se rend vite indispensable auprès du grand homme. L'hiver de cette année-là, le professeur Wieder est assassiné et le meurtre jamais élucidé. Janvier 2014, Peter Katz, éditeur New-yorkais en vue, reçoit un manuscrit de Richard, et si ce roman inachevé contenait la clé de l'énigme. Un jeune romancier velléitaire, une étudiante surdouée, un grand professeur génial ou imposteur. Une affaire classée resurgit grâce à un roman, quelle belle idée qu'un crime vieux d'une trentaine d'année soit résolue par un policier atteint d'un début d'Alzeimer. 

Note : 14/20

Les ombres du désert de Parker Bilal

Début 2002, peu après le 11-Septembre. Alors que les Israéliens assiègent Ramallah, une forte tension agite les rues du Caire, où Makana file tant bien que mal la Bentley de Me Ragab, que sa femme pressent d'adultère. 
En réalité, l'avocat va voir sa protégée, Karima, une jeune fille gravement brûlée dans l'incendie de son domicile. La police croit à un accident, il soupçonne un crime d'honneur commis par le père de la victime, un djihadiste en cavale. Makana se rend à Siwa, oasis à la lisière du désert libyen, pour se renseigner sur la famille de Karima, mais il s'y heurte à l'hostilité des autorités, qui appliquent la loi à leur manière et se méfient des étrangers. Pire, il est accusé de deux meurtres barbares qui l'éclairent sur une donnée majeure de l'équilibre local : la présence de gisements de gaz...

Avis d'un membre du Club Rouletabille (Laurence G.) :

On plonge dans une Egypte à deux vitesses : celle du Caire moderne et de Siwa, plus archaïque et où la corruption règne.

Note : 14/20

mercredi 20 septembre 2017

La malédiction d'Oxford de Ann Mcdonald

Cassandra Blackwell, jeune Américaine d'origine modeste, intègre la prestigieuse université d'Oxford pour une année d'études. Toutefois, la qualité de l'enseignement, les porches recouverts de lierre ou les soirées étudiantes ne figurent pas parmi ses priorités. 
Elle n'a qu'un objectif : découvrir la vérité sur le passé de sa mère, étudiante à Oxford dans les années 1990, qui a fui ce paradis d'un autre temps avant de se suicider quelques années plus tard. 
L'enjeu est important, car Cassie pourrait enfin connaître l'identité de son père. La jeune femme se lie rapidement avec l'élite anglaise et plonge dans ce monde fascinant aux traditions séculaires. Pourtant, au sein de ce campus légendaire, une force inquiétante est à l'ouvre : l'École de la Nuit, une société secrète qui semble liée à une série de suicides. Cassie pourrait bien être la seule à pouvoir y mettre un terme - mais à quel prix ?




Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :

L’intrigue se déroule dans la prestigieuse université d’Oxford, où notre héroïne, Cassie, a été accepté en tant qu'étudiante étrangère. Elle qui appartient à un milieu modeste, la voilà propulsée dans un monde élitiste où la majorité de ses condisciples appartiennent à des castes privilégiées.
Cassie est une jeune femme intelligente et ambitieuse mais sa présence à Oxford n'est due qu'à la recherche d’informations sur sa mère psychotique qui y a fait également des études avortée.
Cette quête, espère t-elle, lui permettra de comprendre pourquoi sa mère s’est suicidée, et peut-être aussi de savoir qui est son père !?
Les découvertes qu'elle effectue progressivement, riche de détails historiques, l’amène à en savoir plus sur une société secrète "l'Ecole de la nuit"  et deviennent dangereuses.
L'ambiance un peu gothique qui se dégage du roman est captivante, et les murs centenaires d'Oxford excitent l'imagination. On a l'impression de plonger en plein coeur de cette université, d'en découvrir les spécificités. Les personnages « so british », parfois guindés et légèrement déplaisants, sont bien dépeints.
Le style de l'auteure est très fluide et les indices sont livrés petit à petit. On s’attache à Cassie, on parcoure à ses cotés les allées d’Oxford et on y découvre la façon de vivre de ses étudiants.
L'histoire en soi est bien ficelée, et ne manque pas de rebondissements, si ce n’est le dernier, très inattendu, où le passage du cartésien au paranormal m’a déçu puis rendu perplexe.
Une fois intégré le concept, on a affaire à un récit échevelé qui aurait mérité plus de développement car d’un gros potentiel et d’une noirceur abrupte !
Pour ceux que le fantastique rebute, là petit problème et grosse déception.

Note : 14/20


Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :

Si vous aimez les énigmes, les quêtes identitaires, la vieille Angleterre,
avec ses mœurs et ses traditions, tout cela saupoudré d'une dose de
fantastique, n'hésitez pas !
Bien que le début soit un peu longuet, l'intrigue principale est rapidement
dévoilée et les nombreux rebondissements à côté de l'intrigue ne nous font
pas lâcher le livre.
Cassandra Blackwell, jeune Américaine d'origine modeste, intègre la
prestigieuse université d'Oxford pour une année d'études. Toutefois, la
qualité de l'enseignement, les porches recouverts de lierre ou les soirées
étudiantes ne figurent pas parmi ses priorités.
Elle n'a qu'un objectif : découvrir la vérité sur le passé de sa mère,
étudiante à Oxford dans les années 1990, qui a fui ce paradis d'un autre
temps avant de se suicider quelques années plus tard. L'enjeu est important,
car Cassie pourrait enfin connaître l'identité de son père.
Finalement, un roman « gothique » moderne dans une ambiance sombre, glauque,
impossible à lâcher.

Note : 14/20