Thierry JONQUET est écrivain et scénariste. Il est né le 19 janvier 1954 à Paris où il a toujours vécu. Il est décédé le 9 août 2009. Il avait 55 ans.
Ses expériences en tant
qu’ergothérapeute auprès de personnes âgées tout d’abord puis d’enfants dans un
centre de rééducation, avant de se tourner vers l’enseignement dans une unité
en charge de neuropsychiatrie infantile et dans une classe d'éducation
spécialisée dans un lycée de la banlieue parisienne, mais aussi son
engagement et son militantisme notamment à lutte ouvrière et à la ligue
communiste révolutionnaire (LCR), ont sans aucun doute construit et influencé son
identité sociale autant qu’artistique, mais aussi alimenté et développé sa sensibilité et
sa singularité.
Thierry JONQUET choisit le
roman policier pour rendre compte des dysfonctionnements de notre société et
des violences sociales qu’elle inflige, pour raconter les choses de la vie, à
l’instar d’auteurs comme Jean-Patrick Manchette ou Pierre Siniac, mais aussi Francis Ryck, Didier Daeninckx, Frédéric H. Fajardie Jean Bernard
Pouy, Hervé Prudon, Jean Vautrin, Marc Villard… qui ont permis
le renouvellement du genre et la création d’un nouveau courant, le néo-polar.
« De livres en livres, Jonquet n’en finissait pas de
désigner la barbarie, la bêtise, les guerres fratricides. Il autopsiait notre
monde d’aujourd’hui en fabriquant des histoires souvent prémonitoires. Lui qui
avait l’allure d’un père peinard, carburait à la révolte et s’engouffrait dans
la littérature comme ultime chance de rester debout, digne malgré la folie de
notre société. Jonquet mettait en scène les éclopés de la vie, les enfances
volées, les corps torturés, les vieillards oubliés, les esprits désemparés. Il
dénonçait les lâchetés des politiques, l’aveuglement des bien-pensants et en a
irrité plus d’uns. » (Extrait d’un article hommage à Thierry Jonquet de Martine
Laval publié dans Télérama en 08/2009)
Il publie tout d’abord sous
les pseudonymes de Ramón Mercader (militant communiste espagnol connu pour avoir
assassiné Trotski) et de Martin Eden comme le roman éponyme de Jack London.
Mémoire en cage est son premier roman publié en 1982 chez Albin Michel
Qui ? Pourquoi ? Comment ? Voilà les questions que se posait le commissaire Gabelou.Trois
questions pour trois cadavres. Comment en était-on arrivé là ? La fatalité, l’injustice
et la vengeance… Cynthia a beau être prisonnière de son fauteuil roulant et de
son corps souffrant, elle n’est peut-être pas si débile qu’il y paraît. Sa vie
est fichue alors il ne lui reste plus qu’à réussir la mort de l’ordure qui a
tout gâché. Mais comment ?
Un corps massacré est découvert dans un immeuble délabré. Non identifiable. On peut juste constater que c'est une jeune fille. Détail macabre, la main droite a été coupée. Le travail est propre, le tueur s'y connaissait. L'équipe de l'inspecteur divisionnaire Rovère est chargée de l'enquête. Une semaine plus tard, un deuxième cadavre est retrouvé. C'est aussi une femme et le rituel de l'assassinat est le même. Dès lors, l'idée d'un meurtrier poursuivant une vengeance prend forme et commence la course contre la montre pour éviter d'autres morts.
Les meurtrissures du corps et de l'âme ne disparaissent jamais complétement ; Thierry Jonquet le prouve avec ce livre qui prend ses racines dans les pans obscurs de l'Histoire. Ce roman présente tous les mécanismes d'une enquête policière vue de l'intérieur.
Les personnages de ce roman ont donné naissance à
la série télévisée de 55 épisodes : boulevard du palais.
Mygale publié en 1984 chez Gallimard dans la collection série noire
Ève ? Qui est-elle ? Qui est Richard Lafargue, l'homme qui la promène à son bras dans les soirées mondaines puis l'enferme à double tour dans une chambre ? Pourquoi ce sourire subtil sur les lèvres de la jeune femme et autant de rage si mal contenue sur les traits creusés de son compagnon ? Pourquoi vivre ensemble si c'est pour se haïr avec tant de passion ? Drôle de couple...
Quel incompréhensible passé lie ces deux êtres
hors du commun qui se cachent la plupart du temps derrière les murs de leur
villa si tranquille ?
Moloch publié en 1998 toujours chez Gallimard dans la collection série noire.
Une maisonnette d'apparence banale, dressée au fond d'un terrain vague. Toute une équipe de police hébétée, certains pleurant, d'autres hagards, la gorge nouée par le dégoût, la colère ou la honte, tous à songer à ce qu'ils avaient fait une demi-heure plus tôt avant qu'on ne les appelle, avant de traverser cette ruelle labourée par les pelleteuses, avant de s'approcher de ce pavillon et d'en franchir la porte. Avant. Car rien ne serait plus jamais pareil.
La bête et la belle dans lequel
Thierry Jonquet s’amuse avec les figures du conte est publié en 2000 dans la
collection série noire de Gallimard
A écouter Léon, qui prend la vie
comme elle vient, la mort frappe à tout va dans la banlieue. Il suffit de
passer la tête dans l'appartement du Coupable pour se retrouver dans l'autre
monde.
Il faut dire qu'il s'y passe des choses étranges
: les poubelles s'accumulent derrière les volets clos... De quoi éveiller les
soupçons des habitants de la cité des Lilas Bleus et du commissaire Gabelou !
Mais les apparences sont faites pour être trompeuses... Quand vous connaîtrez Léon, vous serez mordu !
Mon vieux publié aux éditions du Seuil en 2004
Élevé dans la misère, Alain Colmont a quand
même réussi à devenir prof puis scénariste pour la télé. Mais un jour sa fille,
Cécile, a un accident de scooter qui La défigure. Alain, qui l'adore, se ruine
pour lui redonner un visage.
À la Courneuve, un vieillard qui titube au
milieu de la route à 11 heures du soir est récupéré par la BAC. Pas moyen de
savoir son nom, l'inconnu a la maladie d'Alzheimer.
À Belleville, une bande de Clodos se retrouve régulièrement pour boire et se livrer à de petites combines. Cette vie-là, Daniel Tessandier RMiste, n'en veut pas. Mais comment l'éviter lorsqu'on perd son appartement et qu'il n'y a pas de travail
C'est l'été, — l'été 2003. Étouffante, la chaleur commence à faire des ravages chez les plus démunis, vieillards, malades et rejetés de la vie. Pour Alain Colmont, la canicule risque de tourner au cauchemar.
Thierry JONQUET est également auteur de récits,
notamment Jours tranquilles à Belleville
Tout commence par une photo : celle,
traditionnelle, prise dans la cour d'une école primaire de Belleville, en
classe de CP. Une photo qui, à elle seule, raconte bien des histoires. Et pose
bien des questions sur l'avenir des enfants qui y figurent ....
« Chacun
sait que les vampires n’existent pas. Et pourtant… Quand vous aurez lu ce
farceur de Thierry Jonquet, vous ne serez plus certain de rien. Sinon d’avoir
lu un roman d’une ampleur formidable »
Ce roman est adapté en série par Netflix.
THIERRY JONQUET a également écrit les scénarios de plusieurs téléfilms :
Résolution 819 réalisé par Giacomo Battiato, sorti en 2008.avec notamment Benoît Maginel et Hyppolyte Girardot, mais aussi plusieurs épisodes de la série Boulevard du Palais ou Alice Nevers, le juge est une femme.
Excellente sélection. Davidsen, Ambler, Volkoff : bravo, pour Volkoff j'y ajouterais "Le retournement" et pour Ambler "le masque de Dimitrios" son chef d'oeuvre.
RépondreSupprimerTrès bonnes suggestions.
SupprimerMerci pour ce commentaire.