Pages

jeudi 27 août 2020

Le coeur et la chair d'Ambrose Parry

 

Le jeune Will Raven, issu d'un milieu modeste, est apprenti chez le Pr Simpson, dont la notoriété, le savoir-faire obstétrique et les recherches sur les anesthésiques en font une personnalité majeure de l'Ecosse victorienne.
Il règne une activité constante dans la célèbre demeure du 52 Queen Street à Edimbourg. Will y fait, entre autres, la connaissance de Sarah, femme de chambre et assistante de Simpson, dont le caractère bien trempé le déroute et le séduit tout à la fois. Mais à peine a-t-il le temps de prendre ses nouvelles fonctions que plusieurs femmes sont retrouvées sauvagement assassinées aux quatre coins de la ville. Parmi elles, une jeune prostituée, Evie, amie intime de l'apprenti chirurgien...
Face à l'indifférence des services de police, Will décide de mener l'enquête avec l'aide précieuse de Sarah. Une enquête qui les conduira tous deux au cœur sombre des enjeux scientifiques de l'époque.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Valérie L.) :

Le coeur et la chair est un roman policier historique d’Ambrose Parry, pseudonyme de Chris Brookmyre (auteur de polars) et de son épouse Marisa Haetzmann (médecin anesthésiste)

Will Raven élève en médecine, de condition modeste, entre en apprentissage chez l’éminent professeur James Young Simpson à Édimbourg, obstétricien réputé, en contrepartie du gîte et du couvert.

Il rencontre Sarah, femme de chambre et assistante du Professeur qui tente de prouver qu’il n’y a pas que les hommes qui sont capables de travailler dans le domaine médical et de participer aux recherches scientifiques. Nous suivons dans ce roman les avancées médicales et notamment la découverte du chloroforme en 1840 à l’époque où les médecins testaient eux même les produits.

Lorsque plusieurs femmes sont retrouvées mortes, le corps étrangement contorsionné témoignant d’une mort douloureuse et violente, nos deux protagonistes vont décider d’enquêter alors que la police indifférente conclue à des suicides.

Ce roman se lit bien, les personnages sont intéressants. Les auteurs prennent le temps de nous les présenter. Nous les suivons d’ailleurs dans leurs différentes activités, ce qui nous les rend plus proches. J’ai d’avantages été gênée par l’écriture. La traduction m’a paru, à certains endroits, maladroite. 

Ce roman qui a remporté un grand succès Outre-Manche est en cours d’adaptation en série TV.

Un deuxième volet de la série est sorti en mai dernier : L’ART DE MOURIR qui est prévu dans notre prochain office.

vendredi 21 août 2020

Une disparition inquiétant de Dror Mishani

 

Ofer Sharabi n’est pas rentré de l’école.

Le commandant Avraham Avraham, alerté par la mère d’Ofer, n’est pas plus inquiète que ça : les adolescents fuguent volontiers.

Quelques jours plus tard, après l’enquête de routine et une battue infructueuse dans le quartier de Holon où vit la famille Sharabi, il faut se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’une « disparition inquiétante ». Le policier, rongé par ses problèmes existentiels, est loin d’aborder l’affaire avec sérénité et lucidité. Il n’a même pas repéré le comportement étrange de Zeev, le voisin prof d’anglais qui donnait des cours particuliers à Ofer.

Dans cette banlieue modeste de Tel-Aviv, chacun a quelque chose à cacher. Et Avraham Avraham se révèle être un enquêteur des plus atypiques. Il faut dire qu’en Israël, selon lui, les tueurs en série, les enlèvements sordides ou autres crimes spectaculaires, ça n’existe pas.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Valérie L.) :

Ce roman se passe dans une banlieue triste de Tel Aviv.  Le commandant Avraham Avraham enquête à contrecoeur sur la disparition d’Ofer, adolescent plutôt réservé et solitaire. Selon lui il s’agit d’une simple fugue, mais les jours passent et le jeune garçon reste introuvable. Devant l’absence de trace de sa disparition et de témoin, le commandant Avraham Avraham va devoir envisager d’autres hypothèses. 

Dror MISHANI décrit un Tel Aviv morose, ce qui ajoute au malaise que l’on ressent à la lecture. Les protagonistes sont équivoques et déconcertants. Avraham Avraham empêtré dans ses difficultés personnelles ne semble pas prendre très à cœur cette disparition qui devient pourtant rapidement inquiétante. L’enquête piétine. 

Même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, il n’en reste pas moins que c’est un polar intéressant, d’autant qu’en Israël il n’y a pas de tradition du roman policier. Les auteurs de ce genre sont donc rares.   

« Savez-vous pourquoi il n’y a pas de littérature policière écrite en Israël ? Lui demanda-t-il soudain. 

… Parce que chez nous, il n’y a pas de tueurs en série, pas d’enlèvements et quasiment pas de violeurs qui agressent les femmes dans la rue. Chez nous, si quelqu’un est assassiné c’est en général le fait du voisin, de l’oncle ou du grand-père, pas besoin d’une enquête compliquée pour découvrir le coupable et dissiper le mystère… » 

Pour poursuivre la rencontre avec le polar israélien vous pouvez lire aussi la romancière Batya GOUR  (1 titre disponible sur le site de Condorcet) et la trilogie consacrée à Israel de l’auteur et journaliste Alexandra SCHWARTZBROD (le 1er volet de cette série : Balagan, est disponible à la Ludo-bibliothèque).