Pages

jeudi 24 juin 2021

Meurtres aux petits oignons

 

Dans tous les pays du monde, à l'heure du repas, les héros de polars, bons ou mauvais, se mettent à table. Comme le dit Jean Tulard dans son dictionnaire du roman policier « La gastronomie fait bon ménage avec le crime ». Qu’ils soient patrons de bar ou de restaurant pour leur servir de couvertures, qu’ils se donnent rendez-vous devant des nappes blanches pour, entre autres, faire leur fête aux papilles ou qu’ils s’adonnent à la préparation de petits plats, place aux fins gourmets qui n’oublient pas les plaisirs gastronomiques tout en poursuivant leurs enquêtes ou leurs combines.


Extrait de Grisbi or not grisbi d'Albert Simonin

« Ça sent bon chez toi, j'ai fait en humant.

- Aujourd'hui, c'est le lapin gibelotte... Je t'en fais servir un ? Outre que le lapin embaumait, ce qui était déjà une raison suffisante pour en tâter, le fait de m'asseoir devant un petit mâchon ne pouvait pas nuire à ce que je projetais.

- T'as raison, j'ai dit, je vais y goûter... Seulement, faut que je t'avertisse... J'ai une escorte à la porte.

- Les condés ?

- Qui veux-tu que ce soit ! »


Personnages gastronomes, qui pratiquent avec passion la cuisine, ou petits plats meurtriers, la littérature policière est riche en références gustatives et en recettes, parfois fatales.

 

ENQUÊTES ET GASTRONOMİE 

Commençons par Georges Simenon et son inspecteur Maigret, mangeur de sandwich et buveur de bière, qui sait aussi bien savourer les petits plats de Mme Maigret, dont Robert Courtine a donné les recettes dans un livre, que s’attabler dans une auberge ou un discret restaurant de quartier pour y déguster les spécialités.



Saveurs méditerranéennes 

Manuel Vázquez Montalbán et son Pepe Carvalho, détective gourmet promène ses lecteurs dans les restaurants et bars de Barcelone pour déguster des calamars à la boqueria, des melindros ou le carajillo. Il n’hésite pas à se mettre au fourneau pour concocter de bons plats, parfois complexes, et de nous en donner la recette.

Également critique gastronomique, Manuel Vázquez Montalbán a écrit un livre des recettes de Carvalho.





Andrea Camilleri quant à lui crée le commissaire Montalbano gourmet et râleur. Comme le personnage de Vázquez Montalbán, Montalbano est un discret, un pur, mais aussi un homme capable de faire de longs détours pour goûter un mets délicat. La vue d'un frigo vide le pousse vers la dépression tandis que l'idée d'un déjeuner subtil le rend presque guilleret.

« Il s'arrêta devant le restaurant où il avait déjà déjeuné la fois précédente. Il s'empiffra d'un sauté de clovisses en chapelure, d'une solide portion de spaghettis aux clovisses, d'un turbot au four à l'origan et au citron caramélisé. Il compléta le tout d'un gâteau au chocolat amer avec une sauce à l'orange. À la fin, il se leva, gagna la cuisine et serra la main avec émotion au cuisinier, sans mot dire… »


Dans la La commedia des ratés Tonino Benacquista n'a pas oublié les conseils de sa mamma lorsqu'il donne la recette de la sauce all'arrabbiata, un œil sur le plat et l'autre sur la jeune personne qui le prépare : 

« Les pâtes brûlantes sont arrivées dans mon assiette. Un délice qui enflamme le palais. Je me suis toujours méfié des filles qui savaient faire la cuisine. ».








Même référence chez Cesare Battisti qui, lui, a une préférence pour la sauce au thon avec ses spaghettis. 

Dona Leon dont les intrigues se passent à Venise, nous fait découvrir avec son inspecteur Brunetti, aussi fin limier que bonne fourchette, un échantillon de la gastronomie vénitienne : Fagottini aux crevettes ; Crostini aux aubergines ; Spaghetti all’amatriciana ; Lasagne aux cœurs d’artichaut et proscuitto ; Côtelettes d’agneau al pomodoro…


"Douze ans de séjour en Italie m’ont appris que l’histoire de la Mafia s’identifie absolument avec l’histoire de la gastronomie sicilienne », écrit Jacques Kermoal.

Avec humour, il raconte ici dix rendez-vous décisifs authentiques en les illustrant des menus, bien souvent de véritables festins, qui y furent servis. Ainsi, du « banquet de Messine, 1860 » au « déjeuner au palais épiscopal de Palerme, 1948 », du « déjeuner chez Lucky Luciano, Naples, 1962 » au « repas d’anniversaire à Montelepre, 1972 », le lecteur retiendra l’anecdote historique autant que les recettes aux noms prometteurs : « cuissot de chevreuil faisandé à l’eau-de-vie de prunes d’Agrigente, courge à l’aigre-douce, flan de châtaignes, cocktail de pâtes froides à la crème, aubergines et tomates à la Caponata, mérou au four, sorbet à l’orange…»



Le « polar aïoli » pour évoquer des polars ancrés à Marseille et plus généralement dans le sud de la France

Jean-Claude Izzo, en vrai Méditerranéen, donna le ton avec sa trilogie Total Keops, Chourmo et Solea, truffant ses romans de recettes offrant un savant cocktail de gourmandises ensoleillées, de nostalgie et de violence.

« Les langues de morue... c'était un plat délicat. On pouvait les faire au gratin, avec une sauce aux clovisses ou à la provençale, en papillote ou même cuites au vin blanc avec quelques lamelles de truffes et de champignons. Mais en beignets, selon elle, c'était ça le mieux. Babette et moi étions prêts à goûter les autres recettes, tant c'était délicieux. ».




Charles Aubert
dans chacun de ses romans nous régale de petits plats partagés entre amis, accompagnés de vins locaux.

« Un parfum puissamment iodé agrémenté de notes d’agrumes et de fenouil s’est dégagé en volutes chaudes » du loup en croute de sel, accompagné d’un Costières de Nîmes.

« Vieux Bob et Paddy sont arrivés en portant les plateaux d’huitres au-dessus de leurs têtes. Paddy avait des bouteilles de Picpoul qui dépassaient des poches de son treillis…»





Mais aussi...


Noël Ballen et Vanessa Barrot ont crée une série Crimes gourmands 6 titres) qui associe passions pour le polar et pour la gastronomie. Cette série a été adapté en BD

Laure Grenadier est une jeune rédactrice en chef d’un magazine culinaire. Accompagnée de son photographe, elle se rend à Lyon pour y réaliser un reportage sur les bouchons et sur leurs tenanciers. À son arrivée, elle apprend que l’un de ses contacts a été retrouvé assassiné par étouffement dans son établissement. Un second crime perpétré sur le même mode opératoire la décide à mener son enquête…

Petits meurtres à l'étouffée et Un cadavre en toque ont été adaptés en BD chez les Editions Delcourt.




Historienne de l’alimentation, Michelle Barrière dans ses polars historique retrace l’histoire et l’évolution de la cuisine et des manières de table. Un cahier de recettes d’époque, facilement réalisables, accompagne chaque livre.

Souper mortel aux étuves est le premier tome de série La dynastie Savoisy qui comporte 10 titres.

Paris, 6 janvier 1393. Messire Jehan est retrouvé la gorge tranchée dans des étuves mal famées de la rue Tirechappe. Constance n'a plus qu'une idée : venger son mari. Elle se fait embaucher comme cuisinière par Isabelle la Maquerelle, la patronne des étuves. Elle doit affronter l'irascible Guillaume, cuisinier à la cour du roi, qui arrondit ses fins de mois au service d'Isabelle. Leurs joutes culinaires deviennent vite l'attraction majeure du quartier de la Grande Boucherie. Malgré les embûches, la jeune femme mène l'enquête.






Poursuivons notre périple gastronomique outre-atlantique, en Asie et en Afrique

Les écrivains américains ne sont pas à la traîne lorsqu’il s’agit de trésors culinaires. Kay Scarpetta, médecin légiste, héroïne principale des romans de Patricia Cornwell, aime entre deux autopsies, recevoir des invités et leur cuisiner des festins. Même dans ses repas plus simples en solitaire, tout est décrit en détail.

« Pour le crabe … Un oeuf légèrement battu, une demi-cuillerée à café de moutarde forte, une ou deux giclées de sauce Worcestershire, quatre crackers sans sel, réduits en poudre. Épluchez un oignon, un vidalia si vous en avez gardé de cet été. Un poivron vert, découpé en morceaux. Une ou deux cuillerées de persil, du sel, du poivre pour donner du goût... Ensuite, vous mélangez tout ça gentiment, et vous moulez en forme de petits pâtés, expliqua-t-elle en joignant le geste à la parole. Vous faites sauter à l'huile à feu moyen jusqu'à ce qu'ils brunissent légèrement. Et puis, vous pouvez lui préparer une salade ou un peu de coleslaw .»





Suivons les enquêtes d’Hannah Swensen qui a ouvert sa pâtisserie, le Cookie Jar. 

Son quotidien devient plus passionnant encore quand son livreur, Ron LaSalle, est retrouvé assassiné juste derrière son magasin. Le beau-frère d'Hannah, shérif adjoint du comté, fait appel à elle pour l'aider à trouver le coupable. Très vide Hannah va réaliser qu'elle n'est pas seulement douée pour les cookies, mais qu'elle est aussi une enquêtrice hors-pair. Des enquêtes pleines de rebondissements, sucrées mais légères, surprenantes de bout en bout, avec de vraies recettes à l'intérieur !





Chrystine Brouillet est une auteure et chroniqueuse littéraire et gastronomique canadienne. Elle est connue pour sa série de romans policiers toujours parsemés de repas, de bons vins et de restaurants, ayant pour héroïne la policière Maud Graham.









Anthony Bourdain, chef cuisiné est aussi l’auteur de « « la surprise du chef ».

Tommy Pagano a une passion : la grande cuisine. En attendant de réaliser son rêve de diriger une grande table à New-York, il est sous-chef au « Liner », un restaurant de poissons. Mais Tommy a aussi un gros problème : sa famille, surtout son oncle obèse, Sally « La-Moumoute », qui a une conception bien à lui des liens familiaux –comme de la gastronomie d’ailleurs … Entre le parrain local un peu envahissant, le FBI qui cherche un moyen de coincer Sally et ses comparses, un chef névrosé et héroïnomane et un patron ancien dentiste qui se pique de cuisine, Tommy a bien du mal à s’y retrouver dans ses recettes !


Dans Soul Kitchen dernier opus qui clôt la trilogie entamée avec Alcool et La Belle Rouge, Rickey et G-man, qui ont fait d'Alcool le restaurant le plus prisé de la Nouvelle-Orléans, s'embarquent dans un projet de restaurant à bord d'un ferry-boat typique de la Nouvelle-Orléans… Ils sont accompagnés de Milford Goodman, qui a passé dix ans en prison pour avoir assassiné sa patronne et qui vient d’être acquitté. Alors que l’ouverture du nouvel établissement approche à grands pas, Rickey découvre le lien inextricable qui existe entre le passé de Milford et celui d’un des investisseurs, un homme aux intentions funestes…
Poppy Z. Brite donne corps comme jamais à l’esprit d’un lieu, la Louisiane, et de ses habitants. Il n’y avait qu’elle – auteur gothique à succès, habitante de la Nouvelle-Orléans et épouse d’un chef cuisinier – pour nous offrir une trilogie culinaire aussi succulente.




Du côté de la Louisiane, James Lee Burke fait systématiquement préparer des repas étranges, épicés et bien graisseux à son héros Dave Robicheaux.


Sue Grafton et son enquêtrice célibataire Kinsey Milhone ne négligent pas, quant à elles, les cafés où l'on peut se restaurer simplement mais de façon roborative comme dans N comme nausée :

« Rien de plus réconfortant que des oeufs brouillés le soir ; d'un jaune moelleux réjouissant, luisants de beurre et piquetés de poivre moulu. J'eus droit à trois lanières de bacon frit, une montagne de pommes de terre sautées aux oignons et deux tranches de pain de seigle imbibées de beurre et dégoulinantes de confiture. Le mélange des saveurs qui me fondirent dans la bouche faillit me faire roucouler de volupté. » 






Tandis que dans le Montana, James Crumley, ami du non moins gastronome Jim Harrison, va opter pour le steak d'élan bien épais.


Recette d’amour et de meurtre est le premier tome d’une série d’enquêtes de Tannie Maria, veuve pétillante qui adore cuisiner.

« 1 homme trapu qui maltraite son épouse,
1 petite épouse bien tendre,
1 dure à cuire de taille moyenne qui en pince pour l'épouse,
1 fusil de chasse,
1 petite ville du Karoo marinée en secret,
3 bouteilles de brandy Klipdrift,
1 poignée de piments,
1 jardinier inoffensif,
1 new-yorkaise chaude comme la braise,
7 adventistes du septième jour (parés pour la fin du monde),
1 détective amatrice avec un cœur d'artichaut,
2 policiers pleins de sang-froid,
1 poignée de fausses pistes et de suspects bien mélangés,
1 pincée d'envie.
Jetez tous les ingrédients dans une grande casserole et laissez lentement mijoter pendant quelques années en remuant avec une cuillère en bois.
Vers la fin, ajoutez le piment et le brandy, puis montez le feu. »



L’inspecteur principal Chen de la brigade des affaires spéciales, concilie politique et cuisine. Nous découvrons à travers ses enquêtes la gastronomie chinoise et le plaisir de boire un thé vert…

« Une serveuse rondouillarde et courte sur pattes, qui devait avoir dans les cinquante-cinq ans, lui tendit un menu sale dans un silence maussade. Il commanda une bière Tsing Tao, deux plats froids – du tofu séché à la sauce rouge et un œuf de cent ans à la sauce soja – et lui demanda :

– Vous avez des spécialités ?

– Tripes, poumon, cœur de porc, etc. Tout cela cuit à la vapeur avec du vin de riz. Notre chef fait encore son propre vin de riz. C’est une vieille spécialité de Shanghaï. Vous n’en trouverez nulle part ailleurs.

– Formidable. Je prendrai ça, dit-il en refermant le menu. Et aussi une tête de carpe fumée. Une petite. »





PLATS ASSASSİNS

Du poison glissé subrepticement dans les boissons : du thé dans Thés, cyanure et sympathie de Patricia Moyes, du champagne dans Dix petits nègres d’Agatha Christie ; mais aussi dans une quiche La quiche fatale le tome 1 des enquêtes d’Agatha Raisin, ou le chocolat auquel nous ne pouvons guère résister : Les yeux en bandoulières de John Dickson Carr ou Le crime est notre affaire d’Agatha Christie. Le poison est une arme du crime courant dans le roman policier.

         


An de grâce 1556 : François, étudiant en médecine à Montpellier, n'a qu'une idée en tête : devenir cuisinier. Aux dissections, il préfère l'étude du safran, de la cardamome, du gingembre, du macis et autre maniguette sous la houlette de l'apothicaire Laurent Catalan. Mais une série de morts suspectes sème le trouble dans la ville. Un mystérieux breuvage distribué par un apothicaire ambulant en est la cause. Laurent Catalan est accusé de complicité et jeté en prison. François mène l'enquête jusqu'à Bologne. Parviendra-t-il à sauver Catalan ?

Alors qu’à Tokyo deux cadavres d’hommes empoisonnés par une substance indécelable embarrassent la police japonaise, en France un commandant de la brigade criminelle est chargé d’élucider la mort d’un riche Japonais lui aussi empoisonné par un produit inconnu.

Des deux côtés de la planète, des crimes qui, a priori, n’ont rien à voir, sauf que… Le commandant Simmeo, passionné d’art, découvre qu’ils sont liés par les yakuzas. Voilà la Crim’ du 36, quai des Orfèvres obligée de travailler avec son homologue japonaise, aux méthodes bien différentes, pour coincer un coupable qui utilise la cuisine moléculaire pour parvenir à ses fins…

Entre Paris et Tokyo, une sidérante plongée dans les eaux troubles de la gastronomie et de la science.



Dans le Rio de Janeiro d'avant-guerre sévit un tueur en série ayant une particularité : il ne s’attaque qu’aux femmes très grosses. Ainsi disparaissent une prostituée polonaise, une religieuse incapable de résister à la gourmandise, l’attachée de l’ambassade d’Allemagne et plusieurs jeunes femmes de la bonne société carioca. Le commissaire Noronha est chargé de l’enquête. Esteves, un ex-policier portugais reconverti dans la pâtisserie, lui prête main-forte. 





Entre la miss Marple d'Agatha Christie et la Mma Ramotswe d'Alexander McCall Smith, Kalpana Swamizathan nous propose de découvrir la charmante miss Lalli, retraitée sexagénaire du service des homicides de la police de Bombay, dans cette première enquête sur fond de gastronomie indienne.








Continuons cette promenade gastronomique et littéraire sur un instant d'intense émotion. 

Le thriller admet bien quelques surprises du chef ! 


Plaisir en bouche de Béatrice Joyaud est un roman qui, via la gastronomie, traite de la quête du sens et du dépassement des limites.

Considéré comme un génie de par ses facultés hors normes à distinguer les goûts et sa déconcertante facilité à cuisiner toutes sortes de plats, Balthazar Chacun devient, avec son restaurant Arthus (3 étoiles, le summum), le symbole d'une nouvelle tendance intellectuelle, le Misme, qui prône une forme de dépouillement. Cette « mode », montre vite ses limites et le restaurant de Balthazar perd une étoile. Cette nouvelle lui avait été annoncée par une lettre anonyme. Cette lettre, par son contenu, l'aide à réaliser qu'il lui faut abandonner le Misme pour en prendre le contre-pied. Il ouvre ainsi un nouveau restaurant totalement baroque, orgiaque, qu'il nomme le Palais des nuits. Le succès est foudroyant. Cette lettre anonyme sera la première d'une série qui, à chaque fois, l'aidera à repousser les limites de son champ d'investigation gustatif, jusqu'au drame lorsqu'il ne lui restera plus que l'être humain à cuisiner en sauce. 


Thomas Harris est sans aucun doute fin gourmet. Seul défaut à sa toque : son goût prononcé pour la chair humaine. Nul n'est parfait et surtout pas l'incontournable Hannibal Lecter et sa recette de la cervelle humaine.

« Avec précaution, des deux mains, il souleva la calotte crânienne de Krendler, l'installa sur un plateau et rapporta le tout à la desserte. L'incision très nette ne saignait pratiquement pas... Au-dessus de la boîte crânienne tronquée, le dôme de la masse cervicale, d'un rose grisâtre, émergeait nettement... Avec une admirable dextérité, le docteur Lecter coucha les tranches raffermies sur une assiette, les saupoudra de farine assaisonnée puis de miettes d'une brioche à peine sortie du four. Il râpa une truffe fraîche au-dessus de la sauce, qu'il releva d'un trait de jus de citron. Il saisit rapidement les tranches, les faisant dorer de chaque côté.

- Ca sent bon ! croassa Krendler.

Après avoir dressé les filets sur des canapés, il les nappa de sauce et de lamelles de truffe. Sur les assiettes chaudes, une garniture de persil et de câpres non équeutées, ainsi qu'une fleur de capucine couchée sur un lit de cresson pour rehausser l'ensemble, vinrent compléter sa présentation. »



CERISE SUR LE GÂTEAU

Pour prouver, s'il est encore nécessaire, que la Série noire aime la bonne chère, il faut enfin se plonger dans le Livre de cuisine de la Série noire d'Arlette Lauterbach et Alain Raybaud, rassemblant cent cinquante extraits de polars et autant de vraies recettes allant du pâté en croûte de Raymond Chandler à la crème brûlée de Daniel Picouly.



Mais aussi Crèmes et châtiments, recettes délicieuses d'Agatha Christie, écrit en collaboration avec François Rivière, nous fait voyager avec les personnages de la grande dame du noir de Torquay à Greenway. L’occasion aussi de découvrir la cuisine anglaise. On retrouve la steak & kidney pie du déjeuner à l’auberge d’Hercule Poirot, le lemon cheese cake, le Christmas pudding bien sûr, ou les scones du tea time chez Miss Marple.




Sur le même principe, dédié à un autre héros aussi incontournable que très anglais, Alimentaire, mon cher Watson ! Si le célèbre détective ne cuisine guère, il ne dédaigne pas les bonnes tables et les recettes ne manquent pas dans cet ouvrage élaboré en collaboration avec la société Sherlock Holmes de France : confitures et scottish biscuits de Mrs Hudson, omelette et bacon du petit déjeuner au 221B Baker Street, rôti de bœuf et yorkshire pudding du célèbre club d’échecs Simpson-in-the-Strand...

Camilla Läckberg vous reçoit à sa table en s’associant avec le chef Christian Hellberg, qui a grandi comme elle à Fjällbacka, petit port de pêche suédois. La gastronomie et les traditions suédoises sont mises à l’honneur par l’auteure de Cyanure.


Dans Crimes glacés 5O recettes inspirées des polars scandinaves, cuisinez, apprenez, frissonnez en compagnie des plus fins limiers nordiques !

Enfin, Jean-François Parot s’associe de son côté à Marion Godfroy, spécialiste du 18ème siècle et passionnée de gastronomie. A la table de Nicolas Le Floch met la gastronomie française du siècle à l’honneur, et l’on y retrouve les recettes de l’emblématique enquêteur ou du moins les recettes qu’il déguste, préparées par Catherine, puis par Awa, Semacgus ou madame Bourdeau, ou encore par Marion, la cuisinière de M. de Noblecourt. Ces personnages sont présentés plus en détails, et les explications sur l’histoire de la cuisine et les coutumes de l’époque abondent. Par ailleurs, une page est dédiée aux plaisirs de la table sur le site de l’auteur.



BONNES LECTURES ET BON APPÉTIT !!!!