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mercredi 27 juillet 2016

Les justiciers de Glasgow de Gordon Ferris

Douglas Brodie, ex-flic, sous-off tout juste démobilisé - on est en 1946 -, vient d'être embauché comme reporter à la Gazette. Glasgow connaît un été torride. Les salles de rédaction enfumées, les pubs remplis de chômeurs, la pauvreté rampante dans les quartiers populaires et les petits malins qui préparent leur fortune en tablant sur la reconstruction du pays sont la toile de fond de ce noir atmosphérique. 
Des justiciers masqués infligent à leur manière, brutale et spectaculaire, un châtiment selon eux bien mérité à des criminels qui sont passés - police incapable ou système corrompu ? - entre les mailles du filet judiciaire. Ils s'autoproclament " marshals de Glasgow ", ont l'accent des Highlands et justifient leurs actions en envoyant aux journaux des épîtres enflammées et agrémentées de citations des Evangiles. 
Quand un inconnu aborde Brodie pour lui demander de l'aider à défendre un compagnon de route, ancien soldat condamné à cinq ans de prison pour effraction dans la maison d'un notable, le journaliste pressé de faire ses preuves sent qu'il tient un scoop. Mais alors qu'il hésite à s'engager dans un combat trouble, il apprend que le détenu s'est pendu dans sa cellule, ce qui le convainc d'enquêter... Peu à peu se dessine une toile de corruption et de collusion d'intérêts en haut lieu qui va déboucher sur un inévitable scandale.


Avis d'un membre du club Rouletabille ( Emmanuelle F.) :


Un policier qui se déroule dans un contexte économique et social très bien décrit. L'intrigue se déroule en effet en Ecosse juste après la seconde guerre mondiale et s'attache en autre au statut des anciens soldats, à la reconstruction, à la corruption...
La position de Douglas Brodie, devenu reporter après être revenu du front, est intéressante et doublement ambiguë : ambiguë car il est désormais reporter et doit se plier aux règles du métier et au dictat des lecteurs, et cela malgré sa déontologie; ambiguë également sur le rôle de la police et de la justice (les justiciers "les Marshals de Glasgow" pourchassent les délinquants qui ont échappé à la justice).
On peut cependant regretter le coté un peu grand-guignolesque de l'intrigue policière en elle même qui fait que la fin du livre est moins intéressante.

Note : 13/20

Joue et seche tes larmes d'Eric Robinne

Une nouvelle enquête palpitante du lieutenant Matthieu Guillaume ! Le cauchemar du lieutenant Matthieu Guillaume commence à la réception d'un bien sinistre colis : une phalange sectionnée glissée dans une enveloppe. Qui peut avoir intérêt à commettre un tel acte, et pour quelles raisons ? Alors que le mystère reste entier, Matthieu est bientôt kidnappé et forcé d'assister en direct à un odieux assassinat. 
Il comprend alors qu'il est la victime d'une vengeance liée à son passé. Les morts s'accumulent et le meurtrier se montre de plus en plus machiavélique : tout désigne Matthieu Guillaume comme le suspect idéal. Lentement le piège se referme...


Avis d'un membre du club Rouletabille (Claire L.) : 


Intrigue policière classique, il n'y a pas beaucoup de surprises passé la mise en place de l'histoire et des personnages. Les crimes mis en scène sont très machiavéliques et violents (déconseillé aux ames sensibles).
La chute laisse pressentir une suite...
J'ai bien aimé.

Note : 15/20

Hors cadre de Stefan Ahnhem

Près des corps sauvagement mutilés de deux victimes, une photo de leur classe de 3e sur laquelle leur visage a été raturé. Cette classe a aussi été celle de l'inspecteur Fabian Risk de la police de Helsingborg. Pour arrêter la spirale infernale et éviter d'être la prochaine cible, il s'enfonce dans les méandres de son propre passé. Au risque de s'y perdre.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Emmanuelle F.) :


Un polar suédois dont on a du mal à se détacher. L'intrigue policière commence à la première page pour se terminer à la dernière. Alors que l'on pense avoir tout compris très vite, l'auteur déroule son récit sur presque 600 pages en maintenant l'intérêt du lecteur grâce à des rebondissements (seuls quelques uns sont un peu "téléphonés").
L'histoire a pour toile de fond un sujet de société intemporel à savoir la cruauté dont peuvent être victimes certains adolescents et nous interroge à travers la position un peu ambiguë de l'inspecteur Fabien Risk.
A recommander sans modération.

Note : 18/20