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jeudi 29 janvier 2015

Le code Midas de Boyd Morrison

L’ingénieur militaire Tyler Locke est mis à l’épreuve par un criminel dans l’ombre, l’obligeant à désamorcer une bombe sur un ferry en quelques minutes. Le mystérieux commanditaire, qui a kidnappé son père, lui impose alors une mission impossible : retrouver le trésor perdu du roi Midas. Entraînés dans une course effrénée aux quatre coins du monde, Tyler et Stacy, une intrépide linguiste, ont à peine cinq jours pour résoudre une énigme qui résiste à l’humanité depuis deux mille ans...

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :


Ce n’est pas un polar ni un thriller. Un roman d’aventure, de quête, de poursuite, de flingage et de superbonhommes superdoués.  Un ancien militaire sachant piloter avion, moto, voiture de course, désamorcer des bombes, se servir d’Internet, sachant se battre, bricoleur hors pair doit retrouver le « pouvoir de Midas » enterré sous Naples en moins d’une semaine… Mais pas spontanément ; il est sous la contrainte d’un méchant qui a enlevé son père ancien militaire également super bon en pas mal de choses. Comme il faut bien trouver quelque chose qui ne va pas chez notre héros, côté sentimental, rien à l’horizon ; cela ne semble pas trop sa tasse de thé. De toutes les façons, Il n’en a  pas le temps… Même en présence de sa coéquipière également sous la contrainte de l’enlèvement de sa sœurette… Bref, un monde de super mecs dans lequel les médiocres ont une espérance de vie limitée. C’est du Dan Brown en plus mauvais et plus violent car ça se tire dessus, ça se castagne mortellement.  Même s’il y a une recherche sur une légende mythologique  du roi Midas basée sur des documents laissés par Archimède, on est en plein délire. En plus, pour couronner le tout, une histoire de vengeance pas très claire. A j’oubliais, il y a même une mafiosi  italienne qui est de la partie.

Vous l’aurez deviné, je me suis ennuyé, j’ai sauté des pages sans rien perdre du fil de l’histoire car je voulais quand même arriver à la fin de ce pavé. Ce n’est pas bon et du coup je trouve que c’est mal écrit. Un mauvais Indiana Jones …

Note : 5/20

Les risques de l'improvisation de Delphine Solère

Saxophoniste fringant et gouailleur, Elysée Gaumont, la cinquantaine parisienne, aime le jazz, l'alcool et les femmes. Hélas, son amour des bonnes choses va lui coûter un AVC... Direction le Sud, pour se reposer dans les calanques marseillaises. Mais entre deux tasses de thé vert, voilà notre musicien mêlé à une sombre affaire d'enlèvement et de meurtre, qui l'entraînera bien malgré lui sur les traces d'une bicyclette volée et d'un trafic de poulets... 
Elysée Gaumont, au mauvais endroit au mauvais moment ? Accompagné de son fidèle Vauch, trompettiste et Marseillais "jusqu'au fond de la respiration" et de Déborah, la belle contorsionniste douce comme une ballade de Richard Galliano, notre héros parviendra-t-il à se refaire une santé ? Entre humour, jazz et suspense, un polar loufoque porté par un souffle digne d'une impro de Charlie Parker.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Maryse W.) :


On assiste ici à un polar drôle, léger et musical.
Tout est référence à la musique de jazz. C’est du Charlie Parker et du Miles Davis…
Les personnages sont peu attendus dans des situations auxquelles ils font face. Ils sont fort maladroits et donc sympathiques.
Elysée, saxophoniste, mène une vie parisienne mouvementée ; mais son amour des bonnes choses lui coûtent un AVC et une convalescence à Marseille.
La mort d’un magnat du poulet en batterie conduit Elysée à mèner l’enquête avec Déborah son amie contorsionniste et Vauchillon un trompettiste marseillais.
Le style de l’auteur mêle l’argot, les expressions humoristiques et  joue avec les mots sans partition.

Le tout donne un certain tempo !!!!!

Note : 14/20

L'assassin est à la plage d'Arlette Aguillon

Engagé par Le Réveil, l’hebdo local dont Madeleine, 80 ans, est propriétaire, Maxime, 26 ans, est chargé avec Jasmine, 14 ans, photographe, de rédiger l’article sur un pendu mystérieux trouvé sur un rond-point de la charmante station balnéaire. En une semaine, trois autres cadavres sont découverts dans 3 autres ronds-points.
Maxime entreprend alors une enquête peu orthodoxe, qui va le conduire à l’assassin. Passé en deux mois du statut de SDF à celui de héros national, ce gentil garçon est devenu la coqueluche de ces dames. Mais il se retrouve avec deux amoureuses problématiques sur les bras. L’une a 14 ans et l’autre 80. Que faire ? Pourquoi ne pas prendre la route avec l’ami Manu et son camion pizza ?
Deux histoires s’entrecroisent, celle d’un tueur en série qui bouleverse la quiétude des vacances et celle d’une vieille dame qui tombe amoureuse d’un jeune homme…


Avis d'un membre du club Rouletabille (Maryse W.) :


Ce polar se déroule dans le Sud entre Pagnol et San Antonio. Les personnages y sont truculents et fort sympathiques. On se représente très bien la vie du village provençal. Les situations sont graves mais traitées avec légèreté.
Le cœur du livre réside dans la description des relations humaines entre tous les protagonistes de l’histoire. L’auteur s’attache à certains détails qui font le sel de la vie.
Des pendus sont découverts sur des ronds-points dans une station balnéaire du Sud de la France.
C’est un polar donc il y a une enquête sur le tueur en série. Il y a des pistes pour arriver à résoudre l’énigme mais il y a le reste « avé l’assent du sud !!! »  Et puis il y a ce jeune journaliste d’un quotidien local, une vieille dame qui tombe amoureuse d’un jeune homme,  un médecin légiste et …un coiffeur qui va vivre une histoire d’amour. Bref, vous l’aurez deviné, un microcosme provençal…

La lecture est plaisante, agréable.

Note : 14/20

Les ombres du métis de Sébastien Meier

"Ancien flic". C'est ainsi que Paul Bréguet se présente au Pasteur Manuel. Cet ex-inspecteur, à la naïveté confondante pour les cyniques qui gravitent autour de lui, va tenter de tout raconter, de comprendre ce qui lui est arrivé depuis un an : pourquoi, aujourd'hui, se retrouve-t-il derrière les barreaux ? Mais la vérité est difficile à dire, et le pasteur trop vite captivé, finira par se protéger de son attachant interlocuteur, devenu inquiétant à force de contradictions et d'engouements. Car les zones d'ombres de l'affaire Romain Baptiste sont nombreuses, celles de Paul Bréguet aussi.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Maryse W.) :


Un flic incarcéré pour présomption de meurtre se confie à un pasteur.
Lecture difficile dès le premier abord  où se mêlent émotion et tristesse.
Pourquoi ce flic se retrouve derrière les barreaux ? Des longueurs qui démoralisent le lecteur.
Et que dire de Mme le procureur qui semble tomber sous le charme de ce flic venant découvrir son homosexualité !!!
Le récit, à la limite du galimatias tourne autour de la drogue, de l’homosexualité, de la bourgeoisie lausannoise qui est aveugle et complice de tout cela. Vous l’aurez deviné ; ça se passe en Suisse…

Un fin confuse qui ne dit rien ; que va-t-il se passer ensuite ? C’est triste et gris …

Note : 8/20

Un vent de cendres de Sandrine Colette

Malo a un mauvais pressentiment. Depuis leur arrivée au domaine de Vaux pour faire les vendanges, Octave, le maître des lieux, regarde sa sœur Camille d'un œil insistant. Le jeune homme voudrait quitter l'endroit au plus vite. Camille trouve ses inquiétudes ridicules, mais l'étrange fascination d'Octave met son frère mal à l'aise. Camille, elle, oscille entre attirance et répulsion envers cet homme au visage lacéré par une vieille blessure. Ils se disputent et, le troisième jour, Malo n’est plus là. Alors que personne ne semble s'en soucier, Camille sent aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Leur reste-t-il une chance de sortir vivants de ce lieu ou le piège est-il déjà refermé ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :


Octave, Andreas et Laure rentrent d'un mariage. L'ambiance festive est rapidement gâchée par un terrible accident de la route. Laure est décapitée, Andreas est dans le coma et Octave, le seul à s'en sortir "à peu près bien".
10 ans plus tard, on retrouve ces 2 deux personnages devenus asociaux, à moitié cinglés, évoluant dans leur maison au milieu des vignes de champagne. Ce sont les vendanges et parmi les vendangeurs, se trouvent Camille et son frère Malo, Oui mais voilà... Camille rappelle à Octave la femme d'Andreas.
Un thriller psychologique entre journée ensoleillée où les équipes de vendangeurs courbent le dos et manient les sécateurs et soirées angoissantes où la tension se révèle dès la tombée du jour.
Malgré l’atmosphère inquiétante de l’ensemble, on sent que quelque chose ne tourne pas rond. Oui, bon ! Un air de déjà vu. On devine très vite la fin.

Se lit rapidement (250 pages), mais pas vraiment de suspense. Par contre, ça picole quand même pas mal. Tien, ça me fait penser que c’est l’heure de l’apéro…

Note : 12/20

Confiance aveugle de C.J. Lyons

Sarah Durandt sait que l'assassin est mort. Elle l'a vu recevoir l'injection. Et pourtant, elle n'est pas apaisée : jamais il n'a voulu lui révéler où se trouvaient les corps de son mari et de son fils, qu'il lui a arrachés deux ans plus tôt.
De retour chez elle, dans les monts Adirondacks, elle s'engage dans une quête désespérée pour le moindre indice. Toutefois, la vérité qu'elle découvre la glace d'effroi. Peut-être ont-ils exécuté le mauvais coupable. Peut-être le véritable meurtrier est-il toujours en liberté. Et prêt à tuer de nouveau.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :


Sarah a perdu son mari et son fils. Leur assassin refuse de dire où sont passés les corps et les derniers espoirs de Sarah s'envolent le jour de l'exécution de ce dernier. Elle est anéantie mais ne perd pas l'espoir de les retrouver pour autant...
Deux ans ont passés et elle continue de chercher ce qui a bien pu se passer le jour de la disparition de Josh et de Sam, au grand damne d'Alan, son avocat, qui souhaite l'épouser et la faire revivre... ou pas...
Contre son gré, elle se retrouve au cœur d'un complot, avec protection ou disparition de témoins, quasi seule contre le reste du monde. A qui va-t-elle pouvoir faire confiance pour mener son enquête ? 
C’est un peu tiré par les cheveux avec en prime un mafieux psychopathe au possible.
On a même parfois du  mal à se représenter les situations quelque peu tarabiscotées, du mal à comprendre qui fait quoi ou qui dit quoi.
C’est tout ? Non,  car en plus, on est dans un village retiré de 500 âmes près d’une région montagneuse. On ne peut malheureusement rien s’imaginer d’autre ; on ne vit pas au rythme du village à part la dizaine de personnages qui pour la plupart n’en sont pas originaires. Aucune description du cadre, de l’ambiance, Un village fantôme ? Cela aurait pu se passer dans n’importe quel coin retiré ; on aurait pu donner comme titre « Seuls au monde »
Mais au fait ça se passe aux Etats-Unis puisqu'il y a une exécution et une « fliquette » du FBI….

L’auteur est passé à côté de son roman. Dommage.

Note : 12/20

vendredi 23 janvier 2015

Trouver une victime de Ross MacDonald

Las Cruces n'avait rien d'une destination touristique. Mais après avoir ramassé sur le bord de la route un auto-stoppeur en sang, qui ne tarde pas à mourir, Lew Archer se retrouve coincé là, à attendre l'ouverture de l'enquête. La victime, un employé d'une société de transport d'un notable local, s'est fait dérober un camion et sa cargaison d'alcool. Se proposant de remettre la main sur le tout, Archer se lance à la poursuite de la fille du propriétaire, que certains n'hésitent pas à accuser de complicité dans cet étrange vol. Dans cette nouvelle enquête, Archer devra naviguer entre affaires crapuleuses et intrigues conjugales afin de démêler les fils d'un mystère dans lequel tout le monde est suspect et dont chacun est victime.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Maryse W.) :


Nouvelle traduction d’un polar de 1953 de cet auteur (un des plus grands noms du roman noir américain ; une vingtaine de polars) où entre en scène son détective fétiche, Lew Archer.
Psychologie des personnages soignée, rythme soutenu. Pas de temps mort ; l’enquête est solide mais peu de description. On est plongé directement au cœur d’une bourgade : Las Cruces en Caroline du sud.  C’est un polar à la grand-papa ;  on se tire dessus au 38mm et ou vole de l’alcool. On n’est pas loin des barbouzes.
De passage à Las Cruces, Lew Archer est contraint et forcé d’y rester durant l’enquête pour avoir recueilli sur la route un auto-stoppeur blessé et mourant. Dans cette ville, tout le monde se connait et ça n’arrange pas les choses…



 Note : 14/20

Le village de Dan Smith

Sur la piste d'un tueur en série dans la Russie de Staline. Hiver 1930. Vyriv, un petit village isolé de l'ouest de l'Ukraine. Dans la steppe enneigée, Luka, vétéran de la guerre de Crimée, recueille un homme inconscient. Dans son traîneau, deux corps d'enfants atrocement mutilés. Lorsque Luka revient au village, les habitants s'affolent. Avec l'arrivée au pouvoir de Staline, la paranoïa règne. Dans cette petite communauté jusqu'ici préservée, tout le monde craint l'arrivée de l'Armée rouge et des activistes. La venue de cet étranger n'annonce-t-elle pas un péril plus grave encore ? Luka n'aurait-il pas fait entrer un monstre dans le village, un assassin d'enfants, l'incarnation du mal ? Quand une fillette du village disparaît, Luka promet solennellement de la retrouver. À travers les étendues gelées de cette région hostile déchirée par la guerre et la brutalité, où la survie est un souci de chaque instant, il se lance alors à la poursuite d'un prédateur particulièrement retors. Un héros d'une humanité rare, un sens du réalisme et de l'authenticité quasi documentaire, une traque impitoyable dans des conditions extrêmes, avec Le Village, Dan Smith nous entraîne au cœur des ténèbres de l'âme humaine. Dressant un portrait aussi juste qu'effrayant des débuts du stalinisme, il atteint avec une force d'émotion et une tension permanentes une maîtrise romanesque qui fait de ce thriller inouï, déjà salué par une critique unanime, un classique immédiat.

 Avis d'un membre du club Rouletabille ( Michel W.) :



« Le contexte de ce thriller, c’est la collectivisation des terres mises en place par Staline de 1929 à 1933. Ici, on voit toute la puissance du communisme et de son illogisme puisque l'on prend à des pauvres gens leurs maigres biens, leurs maigres provisions pour l'hiver, pour les donner  en principe … à la collectivité et à ceux qui n'ont rien… »
L’histoire se déroule en Ukraine, que Staline ne veut pas perdre, dans les immensités des steppes couvertes de neige avec comme point de départ un village de koulaks, ces paysans supposés être riches parce qu'ils possédaient un lopin de terre, une vache et deux poules.
La nature est tout sauf clémente et les gens sont à son image : hommes, femmes, enfants.
Luka, un vétéran de guerres. Il les a toutes faites, avec les tsaristes, contre les allemands, avec l’armée rouge contre les rebelles, voire avec les rebelles avant de déserter. Il vit avec sa femmes et ses enfants qu’il n’a pas vu grandir quand un jour, en rentrant de chasse, il ramène au village un homme grièvement blessé avec dans sont traîneau, deux corps d’enfants mutilés.
Quand une fillette du village disparaît, il part à la recherche de son ravisseur. Mais qui est réellement le chasseur ? Luka était un soldat ; tuer, c’était son métier ; s'il doit le refaire afin de préserver sa famille, il le refera sans aucun état d'âme.
Un roman noir avec des taches de sang sur la neige au milieu de paysages d’une description à couper le souffle et à faire froid dans le dos.
S’ajoute à tout cela les horreurs du Stalinisme.
Un premier ouvrage coup de cœur pour cet auteur.



Note : 17/20

Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza

Un corps en flammes est retrouvé pendu au balcon d'un des monuments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d'Antonio Gaudi. Bien mauvaise publicité pour la ville à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Les services policiers sont aux abois et réintègrent l'électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu'il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, qui semble tout droit sortie d'une série américaine à succès, les meurtres s'enchaînent selon un rituel immuable : toujours des membres de l'oligarchie barcelonaise, férocement mutilés au sein des édifices du célèbre architecte qui fit la gloire de la ville. Barcelone a vendu son âme au diable ; elle doit payer le prix de sa magnificence. La chasse à l'homme est ouverte, mais qui cherche-t-on ? Un prédateur sadique assoiffé de vengeance ou la victime d'un système politique arrogant et corrompu, qui sacrifie les plus fragiles au faste tapageur de la ville et à sa manne  touristique ? 
Pour répondre, il faut d'abord décrypter le symbolisme ésotérique des œuvres de Gaudi, aux formes proprement hallucinantes. Dans une intrigue magistralement tenue jusqu'à la dernière page, orchestrant pressions politiques, énigmes maçonniques, mœurs dissolues et presse à sensation, Le Bourreau de Gaudi plante l'envers du décor d'une cité unanimement saluée pour sa beauté et sa prouesse architecturale. Une "Ville des prodiges" terriblement moderne et effroyablement archaïque.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Brigitte M.) : 

Personnage principale attachant, Barcelone ville ancienne et ville nouvelle avec ses scandales politico-financiers, une intrigue qui nous tient jusqu'au bout et bien sûr l'oeuvre de Gaudi. Bref, j'ai beaucoup aimé !

Note : 16/20

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :


Un pavé de 700 pages ! Dur me direz-vous. Et bien non ; je l’ai lu en un peu plus d’une semaine.
Ca se lit tout seul, si ce n’est peut-être l’encombrement du livre, et nettement mieux qu’un roman de hall de gare de 300 pages. De plus, le nombre de personnages n’est pas proportionnel au nombre de pages ; on s’y retrouve sans problème.
Dans ce polar, tout tourne autour de l’œuvre de Gaudi, c’est normal, c’est dans le titre.
Gaudi et Barcelone ne font qu’un. Barcelone vit Gaudi et vit grâce à Gaudi. Une ville saluée pour sa beauté et ses prouesses architecturales. Mais à quel prix : la face obscure de cette cité qui s’est construite dans la douleur des expropriations de nombreux habitants sacrifiés sur l’autel du tourisme. Une intrigue tenue jusqu’à la dernière page et qui n’est pas bâclée comme dans tant de polars. 
Tout y est. Pressions politiques, le culte de l’argent et du pouvoir par une minorité, les mœurs dissolues, la presse à sensation, les planques interminables, le soleil qui rend la ville irrespirable (on est au début de l’été) … et bien sûr un inspecteur blessé par la vie (on apprend tout dans les premières pages).
Un corps enflammé pendu au balcon d’un monument de Gaudi à quelques semaines de la visite du pape venu consacrer la Sagrada Familia. Ca fait désordre. Quel rapport Gaudi avait-il avec le symbolisme maçonnique ?
L’ensemble est d’une précision extrême et il est conseillé d’avoir une carte de Barcelone pour se repérer dans les différents quartiers et rues et se plonger vraiment dans cette enquête palpitante.
On peut aussi visualiser les monuments décrits pour se rendre compte de l’importance de l’œuvre de Gaudi ; de vrais bijoux qui attirent des millions de touristes chaque année.
Pour finir, tout n’est pas rose car cette description de la ville qui relève du guide touristique, les longueurs sur la psychologie et les réflexions des personnages, les méandres de la franc-maçonnerie, le génie de cet architecte moderniste qu’était Gaudi,  peuvent rebuter certains lecteurs. C’est un polar didactique. On peut ne pas aimer ; moi, j’ai aimé.

Note : 17/20

mercredi 21 janvier 2015

Bonjour chez vous / Le cabaret des assassins de Nadine Monfils

Ce cinquième volume de la série du Commissaire Léon comprend les titres : Bonjour chez vous et Le Cabaret des assassins Bonjour chez vous Les amis du commissaire Léon lui offrent un voyage collectif à Portmeirion, village de la série mythique Le Prisonnier, dont il est fan. Léon va se retrouver au cœur d'une intrigue très étrange où chasser le meurtrier reviendra à une partie d'échecs, avec des pions trempés dans le vitriol ! Mélange d'humour noir et de suspense dans un lieu incroyable, au cœur du pays de Galles. Le Cabaret des assassins Jeannot, le patron du Colibri, est parti regarder pousser le pinard à la campagne. Est-ce pour cette raison que tout se déglingue à Montmartre ? Le fameux battement d'ailes du papillon ? Pendant deux jours, Léon a un trou de mémoire et se retrouve au cœur d'un meurtre où tout l'accuse. Peut-on aller au bout de soi-même sans se perdre ? A l'inverse, qu'apprend-on de la vie en restant dans ses pantoufles ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Philippe L.) :


Ce livre est un concentré de Audiard, Frédéric Dard pour San Antonio et Alphonse Boudard.
Mais certainement pas un concentré du meilleur, bien au contraire, ce roman est ce qui reste une fois que l'on a enlevé la verve, la truculence et le plaisir des jeux de mots des auteurs précités.
À savoir, la vulgarité et le constant besoin de métaphores salaces.
Le commissaire Léon est un misogyne qui ne fréquente que des prostitués et vit à Montmartre.
L'auteur se croit obligé de nous décrire un Montmartre peuplé de marginaux tous plus pathétiques les uns que les autres dans leur déchéance.
L'intrigue est totalement inconsistante et le fait que l'action se passe dans l'univers décalé de la série "Le prisonnier", n'est pas une excuse pour écrire n'importe quoi sans se soucier de la vraisemblance.
Le commissaire recherche une fillette qui pourrait être l'assassin et qui s'avère être l'auteur elle-même. Cette dernière menace de tuer le commissaire Léon dans un prochain roman si ce n'est dans celui-ci. Pour arriver à entraîner le lecteur dans une telle intrigue psychanalytique, il faut une profondeur d'écriture qui manque totalement à ce roman.
Bref, ne vous laissez pas abuser par le résumé aguicheur dont le ramage ne se rapporte pas au plumage.


Note : 6/20

Au bout de la route, l'enfer de C.J. Box

Danielle Sullivan et sa cadette Gracie - la bimbo chipie et la gentille sérieuse de Piégés dans le Yellowstone -, se volatilisent sur la route alors qu'elles roulaient en direction du Montana pour y retrouver Justin. Ne parvenant pas à les contacter, le garçon s'inquiète et appelle son père, Cody Hoyt. Mais Cody, qui vient de se faire virer de son job et s'est remis à boire après plusieurs mois d'abstinence, n'est pas en état de les rechercher. Son ancien équipier de la police, Cassie Dewell, le convainc cependant de l'accompagner jusqu'à l'endroit, sur l'autoroute, d'où elles ont envoyé leur dernier message. Ils découvrent en chemin que plusieurs disparitions étranges ont été signalées dans la région - parmi des prostituées, il est vrai. Pendant ce temps, King Lizard trace la route au volant de son bahut, en quête de nouvelles proies...

Avis d'un membre du club Rouletabille (Philippe L.) :

Attention ce qui suit dévoile une partie de l'intrigue


Voici un roman qui apparaît vraiment comme une œuvre de commande, un devoir à rendre à l’éditeur. Les références sont constantes à un précédent ouvrage et la fin prépare le suivant.
Deux jeunes sœurs se font enlever lors d’un déplacement en voiture par un camionneur, violeur et serial killer, qui parcours les États-Unis au volant de son poids lourd en semant les cadavres le long de son chemin. Le petit ami de l’une d’entre elles est le fils d’un policier, récemment congédié pour avoir maquillé des preuves pour prouver la culpabilité d’un suspect. Ce flic déchu part à la recherche des deux jeunes filles et s’adresse en premier à un ex-collègue qui n’est autre que le complice du camionneur.
Il se fait éliminer et sa jeune collègue part à son tour en chasse.
Elle s’adresse en premier, "de nouveau", au complice qui sera dénoncé par le camionneur avant que celui ci ne prenne la fuite.

Vous me suivez toujours ? Bien, c’est tout pour l’intrigue !
A défaut de proposer une intrigue solide et haletante, ce roman peut être intéressant par la description du fonctionnement des divers services de police de l’Amérique profonde dans le Montana et des relations conflictuelles entre les protagonistes. En particulier par le fait qu’un shérif est un élu et doit faire campagne pour son élection.


Note 12/20

jeudi 15 janvier 2015

L'enfant qui criait au loup de Gunnar Staalsen

" J'ai reçu un appel du passé. " Varg est appelé en renfort dans une affaire de double meurtre. Le principal suspect est Jannegut, un gamin placé très jeune en famille d'accueil. Il s'est retranché sur les pentes escarpées d'un fjord, et la nuit tombe. Le garçon n'accepte de parler qu'au détective privé. Pourquoi ? Dans la ligne de mire des flics tapis plus bas, et sous les yeux avides des journalistes déjà sur place, Varg accepte cette mission périlleuse. 
Les chemins du garçon et du détective s'étaient déjà croisés du temps où Varg sévissait à la Protection de l'enfance, au début des années 70. Retiré des bras d'une mère toxicomane à l'âge de 3 ans, puis témoin à 6 ans de la mort de son père adoptif dans des circonstances ambiguës, Jannegut est placé dans une ferme isolée de l'Angedal, chez Kari et Klaus Libakk. Le mauvais sort s'acharne quand, quelques années plus tard, le couple est retrouvé sauvagement assassiné. 
L'adolescent mutique et introverti écope de dix ans de prison qui lui suffiront tout juste à nourrir un projet de vengeance à l'encontre de tous ces soi-disant " bienfaiteurs ". Dans ces circonstances, il faut s'attendre au pire à la sortie de prison... Que ce soit Varg et ses collègues de la Protection de l'enfance, le directeur de l'orphelinat ou encore l'avocat de la famille, tous gravitent à leur manière autour du " cas Jannegut " qui semble le plus parfait exemple de l'échec des politiques sociales en Norvège.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Simone H.) :

Peu plausible sur le plan psychologique. Des chassés-croisés dans les couples. Pas euphorisant comme polar.

Note : 10/20

Captives de Cody McFayden

C'est une belle journée ensoleillée en Californie. Smoky Barrett, agent spécial du FBI, et l'ensemble des membres de son équipe, assistent au mariage d'une de leurs plus proches collègues, Callie. Au beau milieu de la cérémonie, une housse mortuaire est jetée d'une voiture sur le parking d'en face. A l'intérieur : une femme encore vivante, le crâne rasé, décharnée, les yeux emplis de terreur, incapable de communiquer. 
Qui est-elle ? Et pourquoi l'avoir relâchée devant cet aréopage d'enquêteurs. S'agit-il d'une simple coïncidence, d'une provocation, d'un message ? Ou serait-ce le début d'un jeu de piste infernal ? On découvre peu à peu d'autres victimes, avec le même profil. Toutes ont été portées disparues depuis de nombreuses années. Smoky et son équipe vont alors devoir traquer le psychopathe le plus dérangeant, le plus intelligent aussi, auquel ils aient jamais eu affaire. 
Froid, calculateur, et d'une cruauté sans limite, il ne tue pas ses victimes, mais les séquestre durant sept ans, attachées, privées de lumière, et torturées avec persévérance. Pourquoi agit-il ainsi et à quoi lui sert de semer autant d'indices ? Smoky Barrett, psychologue émérite, est la seule à pouvoir décrypter les motivations cachées de ce kidnappeur atypique. Mais elle sait aussi d'expérience que plus elle se rapproche de lui, plus elle perce les secrets de son psychisme dérangé, plus elle se met en danger. 
Et si ce criminel cherchait justement à l'attirer ? Avec ce nouveau roman, plus sombre que jamais, Cody McFadyen nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine, face à l'expression du mal triomphant. Un thriller à couper le souffle avec un dénouement des plus inattendus.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Brigitte M.) :

Enquête classique avec quelques longueurs parfois. L'agent Smoky et ses proches sont encore une fois en danger, ils ont déjà subi beaucoup de choses par le passé et ça devient un peu gros. 
Je reste un peu sur ma faim avec ce livre car il se lit bien mais...

Note : 12/20

mercredi 14 janvier 2015

Le dernier banquet de Colleen Mac Cullough

Janvier 1969. La quiétude d’Holloman, petite ville du Connecticut, est troublée par une série de meurtres.
La première mort violente intervient lors d’un dîner de retrouvailles. Un fils de famille retrouvant son père qu’il n’avait jamais connue, s’écroule, mort.
La seconde lors d’un gala de charité. La présence de poison dans les veines des deux victimes amène tout d’abord le détective Carmine Delmonico à orienter son enquête vers la communauté scientifique de la ville. D’autant qu’une toxine mortelle a été dérobée à l’université de Chubb.
Le docteur Jim Hunter, un scientifique de renom, fait partie des premiers suspects. N’était-il pas présent lors des deux meurtres ? Mais le fait qu’il soit noir, marié à une blanche, et victime de plusieurs scandales, n’en fait-il pas le coupable idéal ?
À une époque où les moyens d’investigation de la police sont limités, Delmonico devra s’armer de patience. Et surtout faire preuve de bon sens en commençant par se poser les bonnes questions, dont celle-ci : à qui profitent ces meurtres ?


Avis d'un membre du club Rouletabille (Laurence F.) :

Décès par toxine injectée, dans un milieu scientifique universitaire, trop de personnages, situations complexes...compliqué. Pas terminé.

samedi 10 janvier 2015

Ombres sur Venise de Jean Giraud


Dans Venise, la plus fabuleuse ville du monde qui attire chaque année des centaines de milliers de touristes éblouis, la terreur a cédé la place à l'émerveillement. Les disparitions inexplicables se multiplient. Les cadavres horriblement mutilés s'accumulent. Un sociopathe dément a juré de faire payer à la Sérénissime l'affront qu'elle lui a infligé. Pour mener à bien son horrible vengeance il peut compter sur l'aide de " complices " encore plus redoutables que lui, de véritables monstres surgis du passé et qui sèment la mort dans leur sillage. Saint-Priest et ses amis parviendront-il à identifier la terrible menace et à la neutraliser ?

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel W.) :

Un polar construit en deux temps.
D'un côté un personnage érudit et aux pratiques sombres. 
De l'autre, un mythe venu de Grèce créé autour des filles incestueuses d'un dieu marin et de sa sœur. 
Disparition, cadavres retrouvés dans un état énigmatique... La peur sur Venise est contagieuse. La ville va sombrer peu à peu dans la paranoïa.
Le commissaire Guardi et son équipe sont dépassés. Sa hiérarchie ne le soutien plus quand il évoque des pistes autour d'effroyables créatures. Et ce n'est sûrement pas l'armée qui va pouvoir l'aider... 
Une enquête fort bien écrite et bien plus dynamique que celles de Donna Leon qui nous immerge dans une Venise sombre. Palais abandonnés, habitants qui désertent la ville peu à peu et qui se meurt. Mais une ville qui reste insouciante, vivant de ses milliers de touristes et de son passé glorieux qu'elle essaie de faire renaître à travers son carnaval. Une lecture bonheur même si celle-ci plonge finalement dans le fantastique. A moins que ...

Note : 14/20