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vendredi 22 février 2019

Du jaune au noir (partie 1)



AU COMMENCEMENT ETAIT LE JAUNE

1929, date historique pour la littérature policière dans de nombreux pays. En France, le commissaire Maigret fait son apparition dans le roman « Pier le Letton » de Georges Simenon. Aux Etats Unis, Sam Spade, le privé de Dashielle Hammette, fait son entrée dans la revue Black Mask  tandis qu'Ellery Queen publie son premier roman, le Mystère du Chapeau de Soie.

En Italie, le contexte culturel et intellectuel de l'époque apparaît propice à la création d'une nouvelle collection littéraire : le public dévore non seulement les romans dits "classiques" mais aussi les romans à l'eau de rose et les romans feuilletons. Arnoldo MONDADORI, fondateur d'une des plus grandes maisons d'édition en Italie, cherche de nouveaux débouchés éditoriaux et décide de proposer un nouveau genre de littérature qui s'est imposé en France et en Angleterre : le roman policier.

Il décide alors de faire paraître « La mystérieuse affaire Benson » de l'écrivain américain SS VAN DINE qui devient le premier "giallo" publié en Italie. Suivront bien d’autres ouvrages, uniquement des  traductions de romans américains, anglais ou français.



Cette nouvelle collection prend le nom de "I Libri Gialli" (les livres jaunes).L'origine de ce nom, qui fait l'identité de la collection, reste assez mystérieux et les versions divergent.

Nous retiendrons donc celle selon laquelle Mondadori aurait choisi de confier l'illustration de la couverture du roman de Van Dine à l'illustrateur américain Abbey, lequel fit un dessin enfermé dans un hexagone (qui deviendra par la suite un cercle) sur un carton jaune.
Lors d'une réunion avec ses collaborateurs Mondadori propose ce croquis ainsi que le nom de gialli qui sera utilisé pour définir le genre policier italien.

Cette appellation se généralisera pour désigner le genre policier italien.

En 1931, le Ministère la Culture Populaire fasciste imposera à chaque collection de publier un minimum de 20% d'œuvres d'auteurs italiens.

Le premier auteur italien à entrer sur la scène de l’histoire du roman policier italien est Alessandro Varaldo, qui publie « Il Sette Bello » où apparaît le commissaire Ascanio Bonichi. Il créera également un autre personnage, le détective privé Arrigo Arrighi que l’on découvre dans « La Scarpette Rosse »








En dépit du succès public rencontré par les romans d’Alessandro Varaldo, les écrivains italiens hésiteront à se confronter à ce genre et ceux qui se lancent dans l’aventure feront une parodie de roman policier en créant des enquêteurs grotesques, en supprimant la présence de cadavre, le tout sur fond idyllico-agreste, évitant l’atmosphère citadine ou métropolitaine.

Il faudra attendre à la fin des années 30, les romans d’Ezio d’Errico et Augusto de Angelis  pour trouver les premières présences encore timides d’un décor urbain. Ajoutons Guglielmo Giannini et Vasco Mariotti qui avait une prédilection pour les histoires truculentes et les atmosphères exotiques, faisant parfois référence au sexe et à l’amour, ce qui est nouveau dans la tradition policière italienne.






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