Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :
Le
Kanun - loi ancestrale des montagnes
albanaises – est là pour tout codifier : "la route a des mesures précises
: une hampe et demie ; on ne refuse pas l’hospitalité a un étranger qui
est considéré comme un hôte sacré, tout affront doit être lavé par le
sang… »
Le roman se poursuit comme un polar. Une voiture tombe dans une embuscade. Des bergers trouvent ses occupants morts. Les victimes sont deux Américains et le meurtre a très vite des retentissements diplomatiques.
On imagine que l'enquête cherchera les coupables, les motifs.
Le roman se poursuit comme un polar. Une voiture tombe dans une embuscade. Des bergers trouvent ses occupants morts. Les victimes sont deux Américains et le meurtre a très vite des retentissements diplomatiques.
On imagine que l'enquête cherchera les coupables, les motifs.
Sauf
qu’il n’y a pas d’enquêtes ! Dans
la mesure où il n’y a pas de témoins, pas de motif, ni d’ailleurs même d’enquêteur…
L'histoire
se poursuit à Tirana, modeste bourgade devenue capitale d'un état Albanais
encore balbutiant.... or ce qui est arrivé est donc aux antipodes de l'esprit
du Kanun.
Journalistes, diplomates, habitués des cafés se passionnent pour ce qui est devenu une affaire d'Etat.
Journalistes, diplomates, habitués des cafés se passionnent pour ce qui est devenu une affaire d'Etat.
Le
roman policier cède le pas à un roman historique se déroulant pendant une
période difficile de la jeune démocratie albanaise puisque que le premier
ministre a été victime d’un attentat en 1924. Différentes factions se disputent
le pouvoir : le Premier ministre, Fuad Herri, s'appuie sur les
montagnards et la tradition, l'évêque Dorothéus revient d'émigration en
Amérique et veut moderniser les moeurs politiques, les beys, enfin, ne veulent
pas céder le pouvoir qu'ils détiennent depuis l'Empire Ottoman.
Les
puissances étrangères ne restent pas inactives : Américains et Britanniques
convoitent le pétrole albanais. Serbes, Monténégrins et Grecs, verraient d'un
bon oeil des rectifications de frontière à leur profit. Mussolini étendrait
volontiers sa sphère d'influence à l'Albanie. Après des siècles de domination de
l’empire ottoman, les règles de la
démocratie occidentales fonctionnent très imparfaitement, d'autant plus que la
corruption est de rigueur. Les bakchichs sont monnaies courantes
"rafle tout ce que tu peux aujourd'hui, demain est dans les mains d'Allah".
Le récit de la crise politique est cependant loin d'être ennuyeux.
"rafle tout ce que tu peux aujourd'hui, demain est dans les mains d'Allah".
Le récit de la crise politique est cependant loin d'être ennuyeux.
L'énigme
finit même par être résolue !
Les
adeptes de polar resteront évidemment sur leur faim …
Note : 12/20
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