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vendredi 31 août 2018

Le prisonnier d'Omar Shahid Hamid

Un soir de décembre, un journaliste américain est enlevé à Karachi. Ses geôliers ont l'intention de filmer son exécution puis de diffuser la vidéo le soir de Noël. 
Allié des États-Unis, le gouvernement pakistanais est en mauvaise posture. La course contre la montre est lancée. Seuls deux hommes peuvent la remporter : le commissaire D'Souza, chrétien placardisé devenu directeur de prison, et son acolyte d'autrefois, Akbar, un ancien policier détenu à la suite d'une affaire qui a mal tourné. Au cœur d'une société encrassée par la corruption, entre djihadistes et dignitaires véreux, prostituées au grand cœur et politiciens assoiffés de sang, le duo de choc reforme équipe. Et tente de venger les injustices du passé.

Avis d'un membre du club Rouletabille (Michel E.) :


En route pour le Pakistan et la ville de Karachi !.
Si la police est une institution, ici elle est corrompue. Karachi, est l'une de ces villes gangrénée par la criminalité. Cette mégapole parmi les plus peuplées de la planète (plus de 20 millions d'habitants).
Ancien policier d'élite avant de prendre en charge la cellule antiterroriste, l’auteur sait de quoi il parle !
Les deux personnages principaux de ce roman (Constantine, policier chrétien devenu directeur de prison et son prisonnier Akbar, ex-policier lui aussi et ami de Constantine) n’ont, malgré leurs différentes affectations, pratiquement jamais coupé les ponts et se soutiennent mutuellement.
L’histoire débute par l'enlèvement d’un américain qu’une organisation terroriste menace de tuer le jour de Noël. Constantine doit aider Tarkeen, directeur d’une des deux agences de renseignements du Pakistan, haut gradé pour qui il a travaillé par le passé… et cette aide concerne l'interrogatoire d’Akbar !
Constantine et Akbar reprennent du service et sont les seuls à pouvoir tenter de sauver l’américain avant sa décapitation.
L’auteur revient sur le passé des deux policiers et leurs méthodes différentes et il se penche plutôt sur le travail des forces de police, les luttes intestines et l’instabilité politique. La violence est très présente.
Les pots de vin, les coups bas, la corruption, les rackets, les meurtres régissent cette lutte sanglante à tous les étages (les politiques pour le pouvoir, la majorité pour vivre décemment, les plus humbles juste pour survivre). A tous les coins de rue, tout s'achète : la moindre promotion, un changement d’affectation. Les forces de l'ordre ne songent qu'à améliorer leur ordinaire en se remplissant les poches, prélevant leur pourcentage de silence et de quiétude chez les dealers de drogue, les prostituées, les voleurs…
A Karachi, les partis politiques ont leur service d'ordre armés de Kalatchnikovs, assassinant, recrutant et régnant par la terreur.
L'auteur va à l'essentiel. Les mots sont très imagés, le lecteur sent très bien l'atmosphère des différents lieux cités, le langage est assez cru.
L'auteur a réussi un coup de maître et ce roman exerce une sombre fascination ; on y voyage par contumace. Et cette immersion ne donne évidemment pas du tout envie d'y aller.
Ce livre reste captivant par son exotisme, et pour comprendre la philosophie des habitants et les mentalités d'une ville où une vie ne vaut pas grand chose.

Note : 16/20

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