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vendredi 21 août 2020

Une disparition inquiétant de Dror Mishani

 

Ofer Sharabi n’est pas rentré de l’école.

Le commandant Avraham Avraham, alerté par la mère d’Ofer, n’est pas plus inquiète que ça : les adolescents fuguent volontiers.

Quelques jours plus tard, après l’enquête de routine et une battue infructueuse dans le quartier de Holon où vit la famille Sharabi, il faut se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’une « disparition inquiétante ». Le policier, rongé par ses problèmes existentiels, est loin d’aborder l’affaire avec sérénité et lucidité. Il n’a même pas repéré le comportement étrange de Zeev, le voisin prof d’anglais qui donnait des cours particuliers à Ofer.

Dans cette banlieue modeste de Tel-Aviv, chacun a quelque chose à cacher. Et Avraham Avraham se révèle être un enquêteur des plus atypiques. Il faut dire qu’en Israël, selon lui, les tueurs en série, les enlèvements sordides ou autres crimes spectaculaires, ça n’existe pas.


Avis d'un membre du club Rouletabille (Valérie L.) :

Ce roman se passe dans une banlieue triste de Tel Aviv.  Le commandant Avraham Avraham enquête à contrecoeur sur la disparition d’Ofer, adolescent plutôt réservé et solitaire. Selon lui il s’agit d’une simple fugue, mais les jours passent et le jeune garçon reste introuvable. Devant l’absence de trace de sa disparition et de témoin, le commandant Avraham Avraham va devoir envisager d’autres hypothèses. 

Dror MISHANI décrit un Tel Aviv morose, ce qui ajoute au malaise que l’on ressent à la lecture. Les protagonistes sont équivoques et déconcertants. Avraham Avraham empêtré dans ses difficultés personnelles ne semble pas prendre très à cœur cette disparition qui devient pourtant rapidement inquiétante. L’enquête piétine. 

Même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, il n’en reste pas moins que c’est un polar intéressant, d’autant qu’en Israël il n’y a pas de tradition du roman policier. Les auteurs de ce genre sont donc rares.   

« Savez-vous pourquoi il n’y a pas de littérature policière écrite en Israël ? Lui demanda-t-il soudain. 

… Parce que chez nous, il n’y a pas de tueurs en série, pas d’enlèvements et quasiment pas de violeurs qui agressent les femmes dans la rue. Chez nous, si quelqu’un est assassiné c’est en général le fait du voisin, de l’oncle ou du grand-père, pas besoin d’une enquête compliquée pour découvrir le coupable et dissiper le mystère… » 

Pour poursuivre la rencontre avec le polar israélien vous pouvez lire aussi la romancière Batya GOUR  (1 titre disponible sur le site de Condorcet) et la trilogie consacrée à Israel de l’auteur et journaliste Alexandra SCHWARTZBROD (le 1er volet de cette série : Balagan, est disponible à la Ludo-bibliothèque).

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